samedi 24 mars 2018

Le poids de l'océan, Heidi Cullinan.


Le poids de l'océan, Heidi Cullinan.

Nombre de pages : 450.
Editeur : MxM Bookmark

Langue : Français.

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Le lycéen Jeremey Samson n’a qu’une envie, se terrer sous sa couette et dormir jusqu’à ce qu’il puisse entrer à la fac. C’était sans compter l'arrivée fracassante dans sa vie d’un ouragan appelé Emmet Washington. Le major de promo en maths et informatique est non seulement magnifique, hardi, incroyablement intelligent - et intéressé par Jeremey - mais également autiste.  
Mais Jeremey ne s'en soucie pas. Il est bien trop occupé à se blâmer, tout comme ses parents qui ne croient pas que la dépression puisse être une véritable maladie. Quand il atteint le point de rupture, Emmet le sauve et l'accueille comme colocataire à Roosevelt, un établissement atypique pour personnes dépendantes.À mesure que Jeremey reprend doucement pied, Emmet commence à croire qu’il peut être aimé au-delà de son autisme. Mais avant de lui faire suffisamment confiance pour se laisser aller à l’aimer, Jeremey doit trouver la force de croire en ses propres mots, de croire que l’amitié soigne l’âme et que l’amour peut surmonter tous les obstacles."

Hello,

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler d’un coup de coeur, d’un bouquin qui est une petite perle, d’un livre qui m’a tout simplement bouleversé. J’ai fait durer le plaisir, je l’ai savouré, et j’ai adoré.

Ici, nous rencontrons Jeremey, un jeune homme dans la vingtaine, qui souffre de dépression majeure, et d’anxiété chronique. Jeremey est bien plus que ça, bien plus que ses maladies mentales, mais ses parents ne le voient pas. Alors Jeremey en souffre, Jeremey se déteste, parce qu’il ne se sent pas normal, qu’il a cet automatisme à se comparer aux autres. Jeremey est un personnage juste exceptionnel, qui m’a touché plus que je ne l’aurais pensé. J’ai souffert d’une dépression, mais surtout, je souffre encore d’anxiété sociale et j’apprends à vivre avec cette maladie mentale. Ce n’est pas tous les jours faciles, mais en ce moment, je fais d’énormes progrès, et voir Jeremey faire des progrès m’a aussi poussé. C’est sûrement bizarre à lire, mais oui, un simple personnage fictif m’a poussé à me relever, m’a poussé à faire face aux crises d’angoisses qui menaçaient de me submerger. Et pour moi, Jeremey est bien plus qu’un simple personnage fictif. Je vous laisse découvrir ce petit gars qui est tellement fort, tellement touchant, qui avance au fur et à mesure.

Et puis, il y a Emmet. Lui approche de la vingtaine, aussi, est très intelligent, craque complètement pour Jeremey et est sur le spectre de l’autisme. Asperger, pour être plus précise. Et lui aussi est défini par sa maladie, venant des autres. Enfin, sauf de ses parents qui sont des personnes exceptionnelles, mais j’en reparlerai après. Il apprends à vivre avec sa maladie, qu’il a depuis toujours. Il ne se laisse pas rabaisser, au contraire, il se trouve génial. Mais.. Il a tout de même peur que Jeremey le juge. Alors, il le regarde de loin. Cela peut paraître un peu bizarre dis comme ça, mais au contraire, c’est attendrissant. Il le regarde de loin pour finalement franchir le pas et lui parler, c’est très beau à voir. Emmet est un personnage incroyable qui m’a aussi beaucoup touché. Je connais le syndrome d’Asperger de nom, parce qu’un grand nombre de phobiques scolaires l’ont, et je suis sur un groupe Facebook et bref, je connais rapidement. J’ai connu les hôpitaux psychiatriques, et je ne suis pas du genre à juger, donc je n’ai pas plus ouvert les yeux, mais je pense qu’en lisant ce livre, qu’en découvrant ce personnage, certaines personnes qui ont “peur des handicapés mentaux” (ouais, on me l’as sorti comme ça… les gens..) ouvriront les yeux, et la fermeront un peu plus, avec leur jugement idiot. Je me suis beaucoup identifiée à lui, et je me suis posée des questions. Je me suis attachée à lui, et lui aussi est bien plus qu’un simple personnage fictif.

Et puis, il y a un bon nombre de personnages qu’on peut qualifier de secondaires mais qui sont essentiels au récit.
Par exemple, il y a les parents de Jeremey, qui ont honte de leur fils au début du bouquin, qui le pousse à bout, qui ne prennent tout simplement pas ses maladies mentales au sérieux. C’est compliqué de les aimer, de s’y attacher, mais on peut comprendre, aussi, si on réflechit bien. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler.
Les parents d’Emmet sont tout le contraire : ils sont à l’écoute, ils prennent en considération la maladie de leur fils, mais aussi celles de Jeremey, ensuite. C’est des parents incroyables, géniaux. La mère m’a d’ailleurs fait verser des larmes, elle est très touchante. Le père est plus du genre à emmener son fils manger une glace pendant que sa mère et sa tante (qui a elle aussi le syndrome d’Asperger) se prennent la tête, il écarte son fils des tensions, et même s’il est moins présent que sa mère, on ressent tout l’amour qu’il lui porte, et c’est juste sublime.
Il y a le Docteur North, qui s’occupait d’Emmet et qui s’occupe désormais de Jeremey. C’est un excellent docteur, pas du tout cliché, et j’aurai aimé avoir un suivi avec un docteur comme lui. Il pense au bien de Jeremey, il est à l’écoute, il l’aide à avancer, sans le pousser, sans le forcer.
Il y a David, qu’ils rencontrent tous les deux vers le milieu de l’histoire. C’est un personnage très drôle, mais aussi très maladroit, qui ne sait pas trop s’exprimer, ou mal, du moins, surtout envers Emmet. Il y a de grosses étincelles entre ces deux là. Mais j’ai tout de même réussi à m’attacher à ce personnage, qui m’a lui aussi touché.
Il y en a d’autres, bien évidemment, mais je vous laisse découvrir.

C’est un bouquin qui est SI important. Je parle toujours de représentations dans les livres, pourquoi c’est important, mais je parle souvent des orientations sexuelles, romantiques, des genres, des cultures, etc. Sauf que, la représentation des maladies mentales est aussi très importante. Et il faut que ce soit bien fait, parce qu’il y en a, oui, mais les auteurs ne se renseignent pas assez, et on le voit. Puis j’en ai un peu marre des personnages féminins qui sont soudainement sauvés de leur maladie mentale par leur prince charmant, j’en ai marre des bouquins où on insinue que c’est l’amour qui sauve. Je veux des représentations, mais de VRAIES représentations, des auteur.e.s qui font des recherchent, des bouquins own voices aussi.
Et c’est une bonne représentation, pour ce qui est de l’anxiété et de la dépression, je ne saurai dire pour le syndrome d’Asperger.

C’est un livre qui évoque des thématiques encore très tabous dans notre société. Un livre qui peut être cru, dans les descriptions de scènes intimes, aussi. On peut les passer. Par contre, je suis obligée de spoiler pour prévenir qu’il y a un gros TW suicide. Si vous souhaitez le lire et sauter les pages, n’hésitez pas à venir me demander.

En bref, une petite perle importante, qui devrait être mise plus en avant, qui mérite plus de reconnaissance. Des personnages forts, et non clichés. Des sujets qui prennent aux tripes, qui me touchent particulièrement. Je commence à vraiment beaucoup aimer cette auteure. Je lui donne la note de 5/5 et je vous recommande ce petit trésor.

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