Uppercut, Ahmed Kalouaz
Nombre de pages : 128.
Editeur : Rouergue.
Langue : Français.
"Erwan distribue les coups de poing comme il enchaîne les renvois de nombreux collèges. La boxe est un refuge, une réponse qu'il imprime sur la figure de ceux qui le provoquent. Surtout quand on l'attaque sur la couleur de sa peau. Cette semaine-là, il se retrouve loin de sa bande, en stage dans un centre équestre à la campagne, confronté au racisme ambiant. Comment contenir ses émotions et garder les uppercuts serrés au fond des poches ?"
Hello !
On se retrouve pour une chronique qui sera sûrement courte, encore une fois, puisque c’est un petit livre d’à peine 120 pages. Beaucoup de livres chez cette maison d’édition sont très courts, mais très poignants, et ils parlent de sujets importants. Celui ci ne déroge pas à la règle. Seulement cent vingt quatre pages, et tant de sentiments contradictoires.. J’ai du mal à savoir ce qui m’a le plus plu dans ce bouquin mais ce qui est sûr, c’est qu’il frôle le coup de coeur.
Je n’avais jamais entendu parler de ce livre, mais je connaissais l’auteur de nom, bien évidemment. Mais j’ai tendance à faire confiance à cette maison d’édition, foncer les yeux fermés, la tête baissée, quand je vois un de leurs livres dans les rayons de la librairie, parce que “Le faire ou mourir” est édité chez eux, et c’est mon livre favori, je l’aime énormément. Et donc, oui, j’achète beaucoup de leurs parutions, et il m’arrive de faire des “marathons Rouergue” où je lis deux ou trois livres de cette ME le même jour, ou deux jours de suite. C’était le cas là. (Qui suis-je, Uppercut et relecture de Le faire ou mourir!)
Ici, nous rencontrons Erwan, un jeune de quatorze ou quinze ans, si je ne dis pas de bétises, enfin, il est en 3eme. Il se retrouve dans un internat, loin de chez lui, parce qu’il a un petit côté bagarreur qui lui apporte beaucoup de problèmes. Et il n’aime pas forcément les cours, aussi. Nous ne savons pas comment se passe ses débuts dans cet internat, nous le retrouvons au bout de six ou sept mois, et… Il n’a pas changé, il est toujours assez bagarreur, il n’apprécie pas les cours, et il veut partir. Réaliser ses rêves. Sa passion, c’est la boxe, et pas seulement pour la violence ! Il a un idole, Rubin Carter, qu’il admire et.. juste pour ça, je me suis reconnue en lui. Je connais bien les idoles, et certes, ce n’est pas le même genre d’idole que j’ai (principalement des chanteurs) mais l’admiration qu’il porte à l’Ouragan m’a rappelé mon admiration pour mes groupes préférés.
Erwan est noir. Ou métis puisque sa mère vient de Bretagne, mais dans tous les cas, il connaît bien les réflexions racistes. Il subit le racisme tout comme son père. Il n’est pas violent à cause de ça, mais vous vous doutez bien que c’est énervant pour lui, et qu’il se défends comme il le peut, ce qui est compréhensible. Il se retrouve dans une situation particulière, qui l’oblige un peu à accepter un stage dans un centre équestre où le propriétaire est… assez raciste.
Et donc, il y a Gilbert, la personne s’occupant de ce centre équestre. Il est assez âgé, on s’en rends compte, et il a enregistré mentalement que ses réflexions racistes ne l’étaient pas. Il ne se rends pas compte de son racisme ordinaire, et c’est très énervant à lire. J’ai fermé plusieurs fois le livre, j’avais envie de le frapper. On sait qu’il a un bon fond, et qu’il s’attache à Erwan, on le voit, on le sent, mais ses réflexions sont juste insupportables. Je n’ai pas pu apprécier ce personnage, m’y attacher, contrairement à Erwan.
Cédric, ensuite, qui est…. mystérieux? Il est dans le même internat que Erwan, ils se connaissent, et font des conneries ensembles, enfin, surtout Cédric, et il entraîne Erwan avec lui. C’est un personnage pas forcément attachant, mais on se pose beaucoup de questions sur lui. On ne sait presque rien, seulement qu’il est bagarreur, qu’il n’aime pas les cours, et qu’il cherche lui aussi à partir. Il est très rusé, je crois. Mais c’est dommage qu’on ne connaisse pas plus son passé ou même ce qui se passe dans sa tête, un bouquin le concernant m’intéresserait beaucoup. Malheureusement, je n’ai pas réussi à m’attacher à ce personnage non plus.
Et puis, il y a tous les autres. Les amis racistes de Gilbert, qui donnent envie de faire une grande distribution de claques. Les parents d’Erwan, qui sont toujours présents sans vraiment l’être, son père a l’air vraiment intéressant d’ailleurs. L’oncle de Cédric, qui est un personnage attachant, on comprends vite qu’il est seul et qu’il voit bien que Cédric fait des conneries, mais il l’aide, il les aide. Bastien, qui m’a l’air d’être un bon gars, bien trop mignon, et attachant sans doute. Blandine, qui n’est pas indispensable au roman. Pardon, mais je n’avais pas envie d’une romance, et elle est légèrement sous entendu alors, voilà. Donc ce personnage, je ne m’y suis pas attaché.
Et puis, l’idole d’Erwan, Rubin Carter, qui a une grosse place dans ce roman, il est presque un personnage principal puisqu’Erwan en parle tout le temps, il y fait référence souvent. D’ailleurs, si vous ne le connaissez pas, je vous conseille de vous intéresser à son histoire, de regarder le film Hurricane (l’Ouragan) si vous avez le temps. C’est vraiment important d’en parler.
C’est donc un livre qui parle de racisme, énormément de racisme ordinaire surtout. Certaines personnes ne réalisent pas à quel point une parole peut être raciste, à quel point cette parole peut blesser. Je pense que ça peut ouvrir les yeux à beaucoup de personnes.
En bref, un livre touchant, qui m’a rappelé à quel point le racisme ordinaire peut être présent et grave. Un bouquin qui m’a fait lâcher quelques larmes d’énervement. Le seul point négatif est le coup de foudre ou je ne sais quoi qui est sous entendu, mais ce n’est qu’un avis personnel. Je lui donne la note de 4/5 et je vous le recommande.
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