Coupée en deux, Charlotte Erlih.
Nombre de pages : 96.
Editeur : Actes Sud Junior.
Langue : Français.
"Depuis le divorce de ses parents, chaque dimanche soir, c'est le même déchirement pour Camille. Elle connaît la fissure créée par la garde alternée, elle l'a même apprivoisée avec le temps. Mais aujourd'hui, Camille doit faire un choix. Elle a rendez-vous avec la juge, son avis va être entendu. Désire-t-elle rester à Paris avec son père, sa nouvelle compagne et leur bébé ? Ou bien préfère-t-elle partir avec sa mère en Australie et changer complètement de vie ? Un dilemme adolescent mis en scène avec justesse et pudeur dans un huis-clos au coeur du Palais de Justice."
Hello,
on se retrouve aujourd’hui pour une chronique qui risque d’être assez courte, puisque le livre est court, mais très intense et beaucoup trop touchant pour moi.
Merci à Net Galley ainsi qu’à la ME pour ce service presse.
Alors, ici, nous retrouvons Camille, une jeune adolescente qui doit affronter la séparation de ses parents. Je dis affronter, parce qu’elle se retrouve avec un choix très compliqué pour elle, devoir choisir clairement entre son père et sa mère. Avec lequel elle préfère passer le plus de temps. C’est une situation assez commune maintenant, malheureusement, et beaucoup d’enfants et d’adolescents traversent cela. J’ai connu ça, et j’ai dû, j’ai pû faire ce choix. Je me suis donc beaucoup reconnue en Camille, même si je suis désormais bien plus vieille. Et je pense que beaucoup se reconnaîtront en elle. En dehors de tout cela, c’est une grande joueuse d’échecs, et elle en parle souvent dans le récit. Elle a aussi un garçon en vue, c’est vraiment un personnage qui fait réel, loin des gros clichés dans les YA. C’est donc un personnage que j’ai adoré suivre, qui fait passer des émotions, puisqu’on s’y attache.
Ensuite, il y a la maman de Camille, qui est une maman, quoi. Même si elle n’est pas démonstrative envers Camille, elle l’aime, et elle lit en elle comme dans un livre ouvert. Elle cache sa tristesse sous une carapace mais finit par la dévoiler peu à peu. Par besoin. J’aurai aimé avoir son point de vue, parfois, dans le livre. Par exemple, lors du jugement, qu’on suive les trois personnages en parallèle, parce que c’est un personnage très intéressant, indispensable à l’histoire, bien évidemment, mais qui reste un peu dans l’ombre, puisqu’il y a peu de pages.
Et puis, son père, qui est un peu tête en l’air, qui la joue papa cool. Lui a refait sa vie, il a une copine (je ne sais pas s’ils sont mariés?) ainsi qu’une autre fille, encore un bébé lorsque débute l’histoire. C’est loin des stéréotypes du père qui réclame la garde, j’ai parfois lu des bouquins traitant le sujet de la séparation, de la garde partagée, qui faisait passer le papa pour le méchant, ce n’est pas le cas là, et heureusement. J’ai adoré ce personnage qui rapportait une touche d’humour dans un roman pas toujours très drôle. C’est un personnage travaillé, loin d’être un cliché comm je l’ai dis plus haut. Mais comme pour la mère de Camille, il reste dans l’ombre de sa fille puisque c’est l’héroïne de cette histoire, et j’adorerai connaître son point de vue sur quelques petites choses. Malgré tout, il est bien évidemment indispensable à l’histoire.
Il y a d’autres personnages, comme vous pouvez vous en douter. Tancrède, Anna, Laure, Nina… Mais je vous laisse les découvrir.
C’est un livre IMPORTANT. Le sujet du divorce, de la séparation est encore très tabou. La garde partagée ? Encore plus tabou. Et quand les auteurs osent, eh bien, ça finit souvent en bouquin rempli de clichés, ce qui n’est pas le cas de ce livre, et ça fait du bien. Dans des moments comme ceux là, on peut rapidement se sentir seul, isolé. On peut se renfermer, et je pense que lire ce livre peut beaucoup aider ces enfants, adolescents passant par ce moment difficile. Et les parents aussi, ils pourront y réfléchir, se poser des questions.
D’ailleurs, je ne pense pas que l’auteure lira cette chronique, mais merci, mille fois merci, parce que j’aurai aimé lire ce livre quand je traversais cette période compliquée. J’en aurais eu besoin. Et désormais, je saurai quoi offrir aux personnes traversant cela, autour de moi.
Même si ce n’est plus mon cas, que le choix est fait, etc, ça m’a fait du bien de lire cette histoire. Je me suis sentie moins seule. Je me disais “j’ai traversé ça, mais d’autres aussi. J’ai eu les même pensées.” et je crois qu’on ne parle pas assez de l’importance de se reconnaître dans des personnages, même s’ils sont fictifs. C’est bête pour certains, mais ça peut vraiment sortir un enfant de son cocon de pensées terribles. Alors, merci à l’auteure d’avoir osée.
Le seul point négatif, pour moi, c’est le manque de renseignements sur les parents de Camille, sur leur passé. Mais c’est seulement parce que je suis très très curieuse.
En bref une excellente lecture, qui m’a fait énormément de bien. C’est bizarre à dire mais j’ai l’impression d’être plus légère depuis que j’ai fini ce livre. Il m’a retiré un certain poids de mes épaules, et pour ça, c’est un coup de coeur. La plume de l’auteure est fluide, c’est un livre qui se lit rapidement. Je vous le conseille sincèrement. Je lui donne la note de 5/5.
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