Des poings dans le ventre, Benjamin Desmares.
Nombre de pages : 77.
Editeur : Rouergue.
Langue : Français.
"Au collège, Blaise laisse parler ses poings : "Ba-Ba-Bam". Et quand il finit par être viré, cette violence se répand dans les rues et jusqu'à chez lui. Mais au-delà du délinquant, Blaise est aussi un adolescent torturé, poursuivi sans relâche par ses angoisses et sa colère. Dans ce récit court et nerveux à la deuxième personne du singulier, Benjamin Desmares interpelle ouvertement son lecteur pour le faire réfléchir sur un thème contemporain très fort."
Hello,
on se retrouve aujourd’hui pour une chronique je pense assez courte, puisque ce bouquin ne fait même pas 80 pages, et j’ai bien trop peur de spoiler. Surtout que tout repose sur la fin, donc ça va être compliqué, je ne sais pas trop quoi dire. Mais je tenais tout de même à faire cette chronique puisque, vous le savez, j’aime énormément cette maison d’éditions. La collection doado est sûrement ma préférée : des romans assez courts (même si c’est le plus court que j’ai lu pour le moment, en moyenne c’est une centaine de pages) mais poignants. Qui parle de sujets différents les uns des autres, mais tous très importants.
Dans ce roman, il s’agit de la violence, donc ça risque de ne pas plaire à tout le monde. C’est une histoire qui m’a bouleversée mais aussi et surtout angoissée. J’ai pu enfin respirer lorsque j’ai fini le livre, mais pendant toute ma lecture, c’était difficile, j’avais une boule dans la gorge et dans le ventre. C’est quelque chose qui me fait très peur, le pourquoi du comment est personnel, mais c’est quelque chose qui m’angoisse. J’ai quand même réussi à le terminer, oui, mais je pense que ça peut en choquer plus d’un. En stresser plus d’un, aussi. Alors, si vous êtes assez sensible à la violence, à la haine… Vous pouvez vous aventurer dans cette histoire en faisant parfois des pauses.
Ici, nous découvrons Blaise, un jeune collégien, qui est en troisième, et qui terrorise tout le monde dans la cour. Terrorise est le bon mot : Personne n’ose le regarder droit dans les yeux, adolescents comme adultes, personne ne lui parle, adolescents comme adultes. Blaise est littéralement accro à la violence. Il s’en sert pour se défouler, pour ne pas s’ennuyer, aussi. Dans la cour, il choisit une personne au hasard, la provoque puis la frappe. Il ne les connaît pas pour la plupart, mais il choisit des garçons un peu trop existants, qui rigolent un peu trop fort, qui se montrent. Il ne frappe jamais la même personne, par contre. Mais ça reste un choix au hasard, il suit son instinct. En classe, c’est la même chose. Il ne frappe pas, mais fait des duels de regards avec la seule personne qui ose le regarder, l’un de ses profs. Dans la rue, pour faire son intéressant, pour se faire remarquer par sa bande de potes, tous plus âgés que lui, il frappe et menace n’importe qui, la personne qui est au mauvais endroit au mauvais moment, la personne qui passe devant lui. Chez lui, c’est la même chose, il intimide sa mère, l’insulte, lui vole de l’argent. Et il fume et boit de l’alcool. Oui, ça fait très cliché du bad boy poussé à l’extrême. Mais franchement, les bad boy qu’on croise dans les romances (pas dark romance, hein.) sont adorables, si on les compare à Blaise.
C’est un personnage auquel je ne me suis pas attachée, parce que… je n’ai tout simplement pas pu. La violence me fait peur, les bourreaux me font peur, et c’est ce qu’il est. Un bourreau qui choisit ses victimes au hasard. Un jeune homme tellement ancré dans son mal-être qu’il le fait payer aux autres. Un garçon qui se dit sans peurs, sans craintes, mais qui en a finalement. Malheureusement, je n’ai pas été touché par son histoire, même si c’est la révélation (dont je parlerai plus tard) est assez touchante. Peut-être que c’est l’excuse de Blaise pour être violent, mais je ne l’ai pas vu comme ça, personnellement. J’ai simplement vu un sale gosse faire payer sa mère pour quelque chose qu’elle ne contrôle pas. Faire payer les autres alors qu’ils ne le connaissent même pas. Une excuse stupide pour frapper.
(D’ailleurs, il n’y a que très rarement de bonnes excuses pour être violent, sauf si c’est de la légitime défense…)
Au niveau des personnages secondaires, il y a la bande de potes de Blaise, les plus âgés qui entraînent un gamin avec eux, je ne les aime clairement pas.
Il y a Fred, qu’on voit rapidement, mais qui a sa place dans l’histoire.
Son prof de Français, celui qui le regarde dans les yeux, celui qui lui parle, lui pose des questions, celui qui ose. C’est un personnage intéressant jusqu’au bout, mais sans plus. Je ne me suis pas attachée à ce personnage.
Et puis, il y a la mère de Blaise, qui travaille et doit supporter son fils en rentrant, qui reçoit des coups de fil du collège, prévenant des renvois de Blaise… C’est une femme forte, même si elle passe clairement pour faible dans cette histoire, dommage de ne pas avoir plus de passages la concernant. Malgré tout, je ne me suis pas attachée à ce personnage non plus.
Il y a donc deux points négatifs. Le premier, c’est les personnages, auquel on ne s’attache pas, et j’ai besoin de m’attacher aux personnages pour continuer mes lectures, la plupart du temps. C’est le critère le plus important pour moi. Et le deuxième point négatif, c’est la violence, évidemment. Je peux tout lire, tout accepter, mais Blaise frappant sa mère ? Non, c’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pas besoin de ce passage là pour comprendre qu’il est violent, on l’a bien compris au début.
La fin ne m’a pas surprise, j’avais déjà deviné, ce qui est fortement dommage. J’aurai aimé une révélation plus… étonnante, quoi. Et des explications, aussi.
La plume de l’auteur est assez particulière. Addictive, fluide, mais j’avais l’impression que l’auteur m’interpellait à chaque fois : il utilise “tu”. Par exemple “Tu es seul.” “Tu entends leurs bruits bien avant de les voir.”, et c’est ce qui plonge vraiment le lecteur dans cette lecture, je pense. C’était une expérience que j’ai bien aimé !
En bref, une bonne lecture, un bouquin qui se lit vite, malgré ses points négatifs. Une lecture qui reste compliquée, angoissante, mais prenante. La plume de l’auteur fait beaucoup, et le sujet traité dans ce livre est intéressant, ainsi qu’important. Je lui donne la note de 3,5/5.
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